Résumé : |
La revolution agraire, entreprise en 1972 en Algerie, se proposait de rompre la distorsion heritee de la colonisation et perpetuee depuis l'Independance. Apres l'Independance, la question agraire a ete "occultee" par l'autogestion. En effet, par la Formation de comites de gestion, une partie du secteur agricole devint un secteur autogere bien aide alors que le secteur prive etait abandonne a lui-meme. Puis, la nouvelle direction donnee a la politique de developpement de l'Algerie, notamment les mesures prises en faveur de l'industrialisation, redefinit la question agraire. En effet, la reforme agraire est necessaire au succes de l'imperatif industriel : le developpement de l'agriculture exige donc la modification de la structure fonciere, des techniques culturales et des rapports de propriete. Pour realiser ces objectifs, trois phases ont ete determinees (juin 72 - juin 73; mars 73 - juillet 75; apres juillet 75). La reforme agraire procede egalement a l'unification des regimes disparates (droit coutumier, droit coranique, droit francais) qui regissent les terres et tente de reduire les tensions sociales en milieu rural. Cependant, le gouvernement algerien doit se conformer a l'epreuve des realites : la reforme fonciere est inachevee, la productivite reste faible, la structure de la population active du secteur prive est caracterisee par la preponderance de l'emploi precaire ou non remunere alors que la main d'oeuvre des cooperatives connait des fluctuations et des disparites entre ses diverses categories et l'absence de politique de l'habitat se repercute sur les flux migratoires. La mise en oeuvre de la reforme agraire induit donc un bouleversement sociopolitique. Enfin, la question du developpement de l'ensemble de l'agriculture reste posee, les resultats de la reforme agraire etant deficients sur le plan technique et economique. (IBISCUS-ORSTOM) |