Résumé : |
Le renouveau que connaît la qéopolitique (et du même coup la géostratégie) invite à s'interroger sur sa réelle contribution scientifique, ou simplement heuristique, à la compréhension des relations internationales. Or, l'examen critique des différentes représentations de l'espace international qu'elle offre, et qu'elles soient traditionnelles ou modernes, confirme ce que l'on savait déjà , c'est a dire l'absence d'une véritable méthode de globalisation. D'où, par conséquent, au lieu et place d'une démarche cumulative, la succession et la concurrence de représentations partielles, souvent emphatiques, et qui ne sauraient donc rendre toute la complexité de la vie internationale : pourtant, en dépit de ces défectuosités, il est clair que la géopolitique ne peut faire l'économie d'une théorie globale, car il est illusoire de penser tirer un savoir immédiat de la masse sans cesse en augmentation des informations collectées. Il est évident qu'aujourd'hui, l'acquisition des connaissances sur le monde, quotidiennement corrigées dans leur factualité, pose moins de problèmes que la justesse de leur traitement. Dans ces conditions, la meilleure façon, à nos yeux, de combler les lacunes, et de surmonter le défi de la théorisation, est d'orienter la géopolitique vers l'objectif de devenir la systémographie de l'espace international. Car, compte tenu de sa très forte convergence avec la science politique qui présuppose l'existence d'un système international, c'est en forgeant ses propres concepts spatiaux, notamment celui de configuration systèmique, que la géopolitique peut aspirer à représenter les possibles figures spatiales globales du système international. Sachant que l'espace s'analyse en terme de territoire, mais aussi de champ (support et contenu des stratégies des acteurs qui le structurent). Cependant, une telle saisie macroscopique du système international n'a rien d'une évidence. Elle s'articule nécessairement en program- mes de recherches, eux-mêmes construits sur l'analyse de la structure globale de la puissance, et sur la base d'une trialectique homogénéisation-hétérogénéité qui caractérise tous les champs de la géopolitique, et qui a, de plus, l'avantage d'intégrer le débat inter-paradigmatique. En somme,il s'agit de reconceptualiser la géopolitique dans une perspective systémique, mais aussi nominaliste et donc ouverte à tous ce qui peut arriver.
Résumé de la Table des matières :
-- Introduction générale.
-- Avant-propos.
-- Première partie : La généalogie de la géopolitique.
-- Chapitre I : La naissance et le procès de la géopolitique.
-- Chapitre II : L'itinéraire de la géopolitique : les transferts et les formes implicites.
-- Chapitre III : Le repli américain sur la géographie politique positiviste et la refondation de la géopolitique en France.
-- Seconde partie : Les espaces de la géopolitique.
-- Introduction : De la configuration physique de l'espace à l'espace complexe.
-- Chapitre I : L'espace démographique politique mondial.
-- Chapitre II : L'espace de la géo-économie mondiale.
-- Chapitre III : L'espace des ressources naturelles.
-- Chapitre IV : L'espace diplomatico-stratégique
-- Troisième partie : La notion de configuration géopolitique.
-- Introduction : La ruine des absolus et le nécessaire recours à une systémique nominaliste.
-- Chapitre I : La géopolitique, systémographie de l'espace mondial.
-- Chapitre II : Les configurations de l'intégration et du chaos.
-- Chapitre III : La configuration des grands espaces.
-- Conclusion générale. |