Résumé : |
Les défaillances des banques se sont multipliées au cours des 15 dernières années. N'épargnant aucun pays, notamment les Etats-Unis et le Japon, ces faillites ont particulièrement touché les marchés émergents. Le coût du sauvetage, depuis 1980, des établissements bancaires, dans les pays en développement ou en transition, atteindrait 250 milliards $, selon un économiste de l'Economic and Social Research Institute de Dublin. Des 58 banques considérées comme les plus vulnérables par l'agence de notation Moody's, 40 se trouvent dans des pays émergents. La situation chinoise suscite la plus vive inquiétude : un cinquième des 800 millions $ de prêts bancaires serait composé de créances douteuses. Comment expliquer cette augmentation de faillites bancaires ? Outre les phénomènes permanents de prêts imprudemment octroyés et de corruption, les banques sont confrontées à un environnement de plus en plus instable, alors qu'elles sont amenées à jouer un rôle croissant dans de nombreux PED. La plupart de ces banques ne disposent pas des fonds propres adéquats et des compétences nécessaires en matière d'évaluation des risques. Fin avril, un groupe de travail, créé à l'initiative du Trésor américain et composé de représentants de pays industrialisés et émergents, a émis de nombreuses recommandations pour assurer la stabilité financière des pays émergents. Ils espèrent apporter ainsi un soutien aux autorités de tutelle de ces pays et établir des normes qui permettront au FMI et aux marchés privés d'évaluer la santé des banques et la clairvoyance des marchés financiers. Pour sa part, le Comité de Bâle a émis 25 principes de base spécifiques qui constituent les conditions minimales de surveillance bancaire. Quant aux institutions de Bretton Woods, leurs missions de surveillance et de bailleurs de fonds ont été renforcées. Cette effervescence traduit la prise de conscience, aujourd'hui largement répandue, de l'extrême vulnérabilité des économies émergentes face aux crises bancaires et des risques de contagion mondiale en raison de l'intégration croissante des marchés financiers. (IBISCUS-CFD) |