Résumé : |
La table ronde internationale sur le développement de la région de Kayes a réuni pendant trois jours les représentants des gouvernements malien et français, les bailleurs de fonds français et multilatéraux, des ONG et des responsables d'associations représentant les Maliens de l'extérieur. La réunion avait comme objectif de trouver des stratégies pour développer cette région déshéritée et enclavée, afin d'y retenir la population et freiner ainsi l'émigration vers l'Afrique et l'Europe. On estime actuellement que 3 à 5 millions de Maliens sont expatriés alors que le pays compte 11 millions d'habitants. 96 % de ces immigrés vivent en Afrique, 2 % en Europe (dont officiellement 37.000 en France mais plus vraisemblablement au moins 100.000) et 2 % en Asie ou en Amérique du nord. 95 % des immigrés maliens installés en France sont originaires de la région de Kayes. Les transferts des Maliens de l'extérieur ont atteint 87 milliards FCFA en 1995 et 67 milliards au premier semestre 1996. A Kayes, ils ont financé puits, pompes, mosquées, écoles, dispensaires... mais les emmigrés ne veulent plus se substituer à l'état. Au cours d'un exceptionnel dialogue entre les autorités, la population locale et les "Maliens de l'extérieur", ceuxci ont demandé à l'Etat malien et aux communes de les relayer. Chacun est convenu "qu'à terme les migrants devraient se limiter à accompagner les actions de développement gérées sur le terrain". Pour le conseiller du président malien "Il s'agit désormais de s'appuyer sur la participation active des communautés à la base, pour s'attaquer aux difficultés structurelles...". Il est apparu que la condition première pour passer de l'économie de stricte subsistance à l'économie d'échanges est le désenclavement. Quelques réponses concrètes ont été apportées. L'Union européenne a promis le financement d'une route Bamako-Dakar. La France s'est engagée à financer la modernisation du chemin de fer, la construction de 100 km de route goudronnée, des travaux d'électrification et d'assainissement, ainsi qu'un fonds d'aide aux projets de développement locaux de 10 millions F. Le Programme régional de développement de la région de Kayes fera l'objet d'un suivi par un comité regroupant les représentants des institutions, des ONG et des immigrés, mais il est clair que ses effets sur l'émigration ne sont pas prêts de se faire sentir. peuvent plus ou ne veulent plus se substituer à l'Etat. (IBISCUS-CFD) |