Résumé : |
Les Bamiléké, connus à l'intérieur et à l'extérieur du Cameroun comme un groupe ethnique largement étendu, semblent très souvent être des victimes du dynamisme qui leur est attribué habituellement. En effet, depuis les indépendances, ce groupe est présenté dans les analyses ethniques comme le plus important sur le plan démographique, contrôlant plusieurs points stratégiques dans les secteurs économiques et commerciaux nationaux, présentant de forts indices migratoires et faisant preuve d'endurance. Une certaine tendance de l'élite intellectuelle des Bamiléké présente le groupe comme étant devenu la cible de toutes les discriminations, soit du fait de la méfiance des autres groupes ethniques, soit du fait d'une mystification à prendre le pouvoir pour transformer sa suprématie économique présumée en domination politique et mettre en place une hégémonie irréversible au Cameroun, l'élite intellectuelle Bamiléké a toujours nié avoir de telles intentions. Selon elle, il s'agit plutôt de prétextes basés sur des arguments sans fondement afin de faire taire les Bamiléké et de fausser ainsi le processus démocratique. Dans cet article, l'auteur traite de la réapparition de cette problématique sur la scène politique du Cameroun au moment de l'ouverture démocratique des années 90. Il importe, selon lui, d'évaluer surtout son impact sur la vie sociale, politique et économique du Cameroun, notamment dans la mesure où elle constitue un obstacle majeur au développement global de la démocratisation du pays. D'où la nécessité d'une solution qui passerait à la fois par le renoncement aux prismes et paradigmes ethnisants, tant sur le plan administratif que sur celui des représentations sociales, et par un débat constructif, notamment au niveau officiel et national, afin de préparer des institutions plus conformes à l'esprit d'une citoyenneté républicaine pour toutes les ethnies (Résumé auteur). |