Résumé : |
Deux mois avant les élections législatives, les opérations de sécurité se multiplient en Algérie. Les forces gouvernementales ont annoncé la mort du chef et de plusieurs membres du FIDA (Front islamique pour le Djihad armé), le 27 mars au cours d'un accrochage à Bab el Oued. Le FIDA avait revendiqué l'assassinat du responsable de l'UGTA, M. Benhamouda, le 28 janvier dernier. Un autre chef islamiste, Yahia Rihane, dont le nom avait été avancé dans le cadre des attentats perpétrés en France en 1995, a également été abattu. D'autre part, la Cour suprême a confirmé le 25 mars la peine capitale, prononcée il y a près de 2 ans, contre Lemarek Boumâarafi, le meurtrier du président Boudiaf. C'est dans ce climat que se préparent les élections. Pour l'opposition, la situation est insoluble. Faire campagne, c'est cautionner un semblant de démocratie. S'abstenir, c'est se priver d'une plate-forme d'expression et se condamner à la marginalisation jusqu'au prochain scrutin national en l'an 2000. Après bien des hésitations, le FFS, principal parti de l'opposition non islamiste, vient de confirmer sa participation aux législatives. Des dissidents de ce mouvement ont aussitôt annoncé la création prochaine d'un nouveau parti. Au sein du FLN, et même du FIS à l'étranger, différents courants s'opposent également sur l'attitude à adopter aux prochaines élections. L'opposition apparaît donc affaiblie et désunie au moment où le nouveau parti créé par le président Zéroual, le Rassemblement national démocratique (RND), va tenir son congrès constitutif les 3 et 4 avril. Là , se retrouveront tous ceux qui appartiennent à la "famille révolutionnaire", anciens combattants, enfants de "martyrs" et membres de l'UGTA. Ces élections "libres et transparentes" paraissent satisfaire les Occidentaux. Ils se contentent de condamner la violence "d'où qu'elle vienne" et mettent tous leurs efforts à conserver ce marché lucratif et solvable sans se compromettre ni prendre trop de risques. (IBISCUS-CFD). |