Résumé : |
La relance economique du Cameroun n'est pas acquise. Les resultats escomptes de la devaluation du FCFA sont decevants avec une inflation de 50 % et le doublement de la dette exterieure. Neanmoins, le bilan sur la situation des principales filieres agricoles revele de fortes disparites. Avec la hausse des cours du coton et une demande croissante des produits vivriers, les prix aux producteurs ont pu etre augmentes. Dans le secteur de la viande, les augmentations ont ete plus variables et le secteur avicole est en crise. Enfin, les flux des echanges sous-regionaux sont bouleverses : l'erosion du naira est peu profitable aux exportations camerounaises vers le Nigeria. En revanche, celles-ci redemarrent dans les pays de la zone BEAC, notamment vers le Gabon. Dans cette phase de liberalisation et de reduction du niveau de vie des consommateurs, comment reagissent les differents acteurs economiques au sein des filieres et quels appuis internationaux peuvent permettre d'envisager la transition sous des auspices favorables ?. Contrairement a ce qui etait prevu, le Cameroun va beneficier au titre des pays les moins avances, d'un programme d'ajustement structurel de 450 millions de dollars dont un programme d'investissements publics du secteur agricole. Toutefois, cette aide est conditionnee par une gestion transparente des fonds. En effet, le principal probleme des filieres est d'ordre institutionnel. Par exemple, au sein de la filiere cafe-cacao, en l'absence d'Etat responsable, la representation institutionnelle des producteurs face au lobby des exportateurs pose probleme. Le controle de la qualite des produits en patit. Seule une fiscalite adaptee et une structure interprofessionnelle forte pourront y remedier. Concernant la filiere bananiere, forte d'une production de 122 000 tonnes brutes, les difficultes relevent plus de contraintes externes notamment les nouveaux quotas imposes aux pays ACP. On envisage egalement la relance de la culture de l'ananas dont le transport pourrait etre couple avec celui de la banane. Enfin, des investissements nouveaux sont prevus pour le Centre de recherches regionales sur bananiers et plantains afin d'assurer la securite alimentaire. Toutefois, les espoirs de la relance reposent sur les grandes filieres : le bois, le coton, l'hevea, l'huile de palme et le sucre. La privatisation de ces filieres constitue un enjeu strategique pour l'Etat et les producteurs. Ces derniers sont limites actuellement par le manque de credit. Pour soutenir la relance agricole, plusieurs projets sont en cours : un appui a la structuration du monde rural, un projet de developpement paysannal et de gestion de terroirs dans les zones cotonnieres. Cet appui est complete par un projet de desserte en eau potable dans les regions de l'est et du sud-ouest, un investissement important dans la recherche agronomique. Ce soutien passe egalement par une meilleure organisation de la distribution des produits phytosanitaires et le developpement du machinisme agricole. Pour conclure, une strategie a moyen et long termes doit pouvoir ameliorer l'integration de l'elevage dans l'economie nationale.(IBISCUS-BDPA) (IBISCUS-BDPA) |